A l'abri de la pluie...

Andriyin avait besoin eu besoin d'aller en ville pour acheter un composant. Mais evidemment, alors qu'un beau soleil avait régné sur la ville depuis trois jours, il se mit à pleuvoir. Andriyin supposa que les quelques rares gouttes resteraient des gouttes rares et continua ses achats.

Erreur de calcul : il se mit tout à coup à pleuvoir à seaux. Il n'eut alors que le temps de se réfugier sous le parterre le plus proche. Il attendit quelques instants que la pluie cesse mais comme elle ne faisait que redoubler, il commenca à s'ennuyer. Il regarda un peu autour de lui, d'aurttes personnes faisaient comme lui et attendaient. Andriyin se retourna et regarda sous quel porche il s'était abrité. Le planétarium. Interressant. Le délégué regarda une dernière fois dans la rue pour vérifier si la pluie ne cessait pas puis entra.

A l'intérieur du bâtiment en pierre blanche, la température et surtout l'humidité étaient agréables. Andriyin regarda un peu autour de lui. Il n'était jamais entré ici. Les étoiles étaient quelque chose qui le passionnait bien peu. Pourquoi aller ailleurs ? mais comme il entendait toujours la pluie résonner en tombant sur le toit de cet immeuble de style néo classique, il se décida à aller acheter un ticket.

Il avanca le nez en l'air en contemplant aussi bien des maquettes de planètes que la décoration des lieux eux-mêmes. Toujours était-il qu'il ne vit pas le passant contre lequel il se heurta...

Le temps était maussade et il n’y avait donc personne dans les rues. Mais Saraph, contrairement aux autres,s e fichait royalement de la pluie et du vent.

Il était donc parti en direction du centre culturel de la ville malgré les intempéries, ne supportant pas d’être enfermé trop longtemps dans un espace clos. Le planétarium lui avait parut être une bonne idée car l’homme appréciait l’astronomie. L’homme qui se croit si grand n’est qu’en fait un atome de l’univers. L’orgueil des hommes en prenait un coup par cette révélation que, eux, êtres savants, étaient infiniment petits dans un infiniment grand.
Le temps d’enfiler une paire de basket, de cacher une arme sous son haut comme à son habitude et le voilà dehors en route vers le planétarium, habillé de noir, se détachant a peine du gris du bitume. Ses cheveux volent au vent, son visage est mouillé par la pluie et pourtant il ne presse pas le pas. Comme si la tempête semblait agir dans un autre univers que le sien…

Le planétarium est en vue. *Déjà ?* Ce fut la pensée de Saraph. Il aurait bien aimé marcher encore un peu, seul dans la rue. Mais il est sorti pour aller voir les planètes maquettisées, et non pas pour marcher. L’individu pousse donc la porte de l’établissement, achète un ticket puis se dirige droit vers les planètes miniatures, en contre sens complet de la visite normale. Mais qu’importe, pourquoi faire comme tout le monde ?
IL connaît par cœur ce lieu et ces définitions. Les mécanismes célestes, la cosmographie, l’almageste, la gravitation, les cycles. Que de mots connus de Saraph, et pourtant il les prononce tout bas comme si c’était la première fois qu’il les rencontrait. Jamais il ne se lasse d’apprendre et de réapprendre, de répéter une fois, deux fois voire mille fois la même chose. Saraph, perdu dans ses pensées ne voit pas le tête en l’air qui fonce sur lui, et le choc est inévitable, comme entre Mars et les nombreux météores. Saraph vacille. Il n’essaye pas de se rattraper, et se laisse tomber comme une masse. La réaction normale serait d’être indigné, mais l’homme aux cheveux colorés ne dit rien. Il se relève lentement, s’époussette un peu avant de porter son regard vers l’objet du choc. C’est un homme, plus grand que lui –ce n’est pas un exploit- qui, malgré que son visage ne porte pas la marque d’un grand âge, à les cheveux d’un blanc naturel. Saraph ne n’en tire aucune conclusion, et de sa voix grave et enchanteresse qui surprend chez cet être de petite taille, prend la parole.

« Faites attention ou vous mettez les pieds, vous auriez pu écraser plus fragile que moi. »

Aucune considération pour sa propre personne, ils e préoccupe de ce qu’il aurait pu se passer. Il ne demande aucune excuse. Comme si il vivait dans un monde à part et que dans ce monde, bien des règles ne sont pas les mêmes que dans le monde de tout les jours.

Andriyin regarda le type avec des yeux plutôt ronds. Habituellement, c'était lui qui tombait par terre quand il se cognait. 75 kilos de graisse ont toujours été plus faibles que 60 kilos de muscles. Il se souvenait encore de l'autre jour où il s'était frotté à la carure athlétique du doyen des thaumaturges... A cette pensée, Andriyin rechercha quelque chose sur l'inconnu. Quelque chose qu'il ne trouva pas. Donc c'était un thaumaturge. Il fit un pas en enjambant le type avec tout le mépris qu'il lui devait et se préparait à entendre une litanie d'insulte alors qu'il allait chercher son ticket.

Mais là, le type ne réagit pas. Rien. Andriyin eut une sueur froide. Il l'avait pas tué quand même ? Cela serait très mauvais pour lui. Il aurait transgressé un réglement. Il se retourna en vitesse pour voir un thaumturge en train de s'épousseter calmement. Puis ce dernier lui sortit une incongruité.

Aucune insulte ? Rien ? Pas même un petit grognement ? Andriyin en tombait à la renverse. Il restait donc bouche entrouverte, complètement ébahi. Puis en bon technologue accompli, il se reprit :

"Non, je t'ai raté. T'es si petit et insignifiant que je t'ai enjambé. T'aurais dû goûter de ma chaussure."

Puis il fit demi tour sans en faire plus attention comme on le devait à toute chose aussi insignifiante qu'un thaumaturge. Il se dirigea vers le comptoir sans lui lancer un autre regard.

Ce n'est pas une excuse qui sortit mais une phrase dédaigneuse que Saraph ne releva pas. Enfin si, il releva une seule chose. Le tutoiement. L'indvidu était habitué qu'on le prenne par le mépris, et depuis longtemps ne relevait plus les gémonies auxquelles il avait droit en permanence, que ce soit son style vestientaire ses pensées ou même le fait d'être taumaturge. Saraph avait bien senti le regard de l'homme qui cherchait à ses poignets un quelconque bracelet, mais entre tout ceux que l'homme possédait, aucun ne lui avait plu. Saraph avait donc compris que cette irrévérencieuse attitude venait de son statut de taumaturge, et le jeune homme paraissait jeune, et il se montrait clément avec ce genre d'individus, car il jugeait que leur savoir leur faisait défaut, ce qui expliquait leur conduite parfois absurde. Comme lui dans son adolescence et vie de jeune adulte. Mais le tutoiement était à bannir avec lui, car c'était pour lui une marque d'irrespect totale. Sa voix s'éleva de nouveau donc, toujours d'un ton neutre mais avec plus de fermeté.

"Damoiseau, je vous prierai d'utiliser le vouvoiement envers ma personne et vous avez fait preuve d'un pied de nez peu aimable."

Un langage soutenu qui collait peu à son apparence. Mais c'était ainsi, il avait vécu dans une famille de haute noblesse et quand il s'énervait, ce genre de paroles revenait toutes seules, alors qu'à d'autres moments, il pouvait faire preuve d'un langage des plus déliés, faisant passer les camionneurs pour des saints. Saraph se tenait droit comme la justice, les muscles tendus, décidé à bien faire rentrer dans la caboche de cet individu aux cheveux blancs que l'appartenance à un groupe ne devait pas être un critère de dédain pour certains. Chacun avait ses idées, et l'on se devait de les respecter pour que le monde puisse vive en harmonie.

[mdr, t'a pigé en un instant ce que sur un autre forum un millier de messages n'ont pas suffi XD]

Tiens, on parlait dons son dos ? Andriyin se retourna à moitié pour contempler le thaumaturge qui lui répondait. Le délégué eut un petit sourire narquois en pensant que ce thaumaturge osait enfin sortir quelque chose. Il fit mine de l'écouter comme on écoute un oiseau dans un arbre, c'est à dire distraitement. En même temps, il entendit que la pluie tombait toujours.

Et puisqu'il y était, il avait maintenant envie d'aller visiter ce planétarium. Et le peu de vergue dont faisait preuve ce type ne l'incitait pas à l'insulter avec plus de fougue. Ca serait trop facile. Mais bon, il se devait tout de même de répondre quelque chose. On était un bon technologue ou on ne l'était pas.

Andriyin se tourna face à l'asiatique, joignit les mains et fit une petite courbette rapide. Rapide, la courbette. On ne savait ce qu'on pouvait faire quand on avait le dos penché. Puis en prenant un voix aux accents de cliché asiatique, un peu nasillarde, d'un ton aigu qui contrastait avec la voix grave du thaumaturge, il répliqua :

"Je prie mon frère de l'orient de m'excuser. Je n'avais pas remarqué que tu étais une personne."

Puis Andriyin se redressa de toute sa hauteur, reprennant un sourire narquois et en le regardant un peu de haut, les pouces dans les poches de son jean noir, prêt à tourner une deuxième fois les talons.

[Il suffit d'un peu de jugeotte X)]

L'homme l'écouta de façon à ce que l'on croire qu'il pensait à autre chose, ce qui était le cas ou peut être pas. Mais Saraph resta comme à on habitude d'un stoïcisme affligeant, comme s'il n'était qu'un aveugle qui ne voyait pas les pitreries de son interlocuteur. D'ailleurs, même si le regard de Saraph se portait sur l'individu, il n le regardait pas vraiment. Son regard était vide de tout sens, n'exprimant aucun sentiment, et en même temps, les exprimant tous.

Le roquet se baissa en mimant un salut asiatique et d'une voix nasillarde mima l'accent asiatique. Il se moquait de ses origines en les parodiant, et encore une fois il montrait jusqu'où s'étendait sa bêtise, car aussi proche étaient la Chine, le Japon e la Corée elles ne se ressemblaient en rien, et pour lui, le grisonnant jeune homme mimait un étrange mélange entre le chinois et les manières japonaises, aussi tout cela lui passa au dessus de la tête, lui même jugeant que ce n'était qu'une niaiserie qui ferait rire un mauvais public et s'indigner des âmes trop vertueuses.

Saraph, la tête nonchalamment penchée sur un côté et légèrement inclinée en arrière pour regarder l'individu qui se voulait provoquant, le pouces dans les poches et l'air triomphant, le regarda en haut en bas, non pas avec dédain comme certains le font si souvent, mais pour graver dans sa mémoire le clown auquel il avait affaire. Pas un sourire n’éclaira son visage, et ses paroles fusèrent comme des flèches.

"Vous faites un piteux humoriste et un bien bruyant bambin. Je plains ceux à qui il incombe la tache de vus supporter, cela doit être harassant. Ne vous as t'on jamais dit que le respect vient quand l'on se montre agréable?"

En tout, cela voulait dire ce que cela voulait dire. Pour Saraph cet homme, qui malgré le fait qu'il le dépasse en taille et sûrement en poids, n'était qu'un enfant arrogant comme il y en avait tant, et ce manque de lucidité le rendait plus embarrassé et apitoyé que énervé. Hélas certaines choses ne venait q'avec l'âge, et le respect de tout être devait venir avec les années. Que c'était triste.

Andriyin se sentit soudain mal à l'aise. Le regard de ce type était bizarre. Un regard qui manquait de vie, comme s'il se contentait de vivre de se laisser porter par les évènements. Comme si peu lui importait de mourir dans la seconde qui suivait.

"Un reconfiguré..."

Le murmurre était sorti de la bouche d'Andriyin sans qu'il ne s'en apercoive. Ses pouces avaient lâchés ses poches et il avait reculé d'un demi pas. Il se sentait toujours un peu mal à l'aise en présence de reconfigurés. Il ferma les yeux et se récita un des prêches de l'Evêque en prononcant des paroles inaudibles. Seules ses lèvres bougaient.

*Pardonne ceux qui ont pêché et se sont reconvertis. Pardonne leur leur aveuglement. Il n'ont pas vu la grandeur du Maire. Mais le chemin leur fut montré et ils ouvrirent les yeux. Pardonne aux reconfigurés.*

Andriyin à son tour rouvrit les yeux mais son malaise ne s'en dissipa pas. Cela expliquait pourquoi cet homme -mais pouvait-on encore parler d'homme ? Son cas avait dû être sévère. Néanmoins cela expliquait pourquoi il avait si peu de colère. Tout autre thaumaturge un tant soit peu normalement constitué même ceux qui n'aimaient pas se quereller aurait bondit et protesté même pour la forme. Lui, rien.

Lorsque vinrent ces paroles. Andriyin ne sut plus trop ce qu'il devait penser. Plus trop comment identifier cet individu. Où le placer. Etait-il d'abord un thaumaturge ? Ou un reconfiguré ? Que penser ? Il ne devait pas commettre d'erreurs. L'erreur n'est pas acceptée pour ce qu'il voulait être.

"Vraiment ? Le respect ne se doit-il pas plutôt à ceux qui doivent être respectés ? De par leur rang ou leur qualités ?"

Mmmmh. Pas terrible comme réponse mais à partir de la sienne, à présent, il pourrait sûrement se faire un avis sur le comportement à tenir.

L'homme changea alors de posture. Il se tint plus droit, se recula. Saraph ne sut pas pourquoi et ne chercha pas à en savoir plus. Mais la réponse vint toute seule. Il le prenait pour un reconfiguré. Qu'importe si cela lui apprenait le respect des autres? Non. Faire que les gens se trompent ouvertement sur son sujet n'était pas à ce quoi il aspirait. Allons bon. Le voilà qui émettait une hypothèse. Le respect se doit à ceux qui doivent être respectés ? Non, pas du tout. Le respect se gagne. Beaucoup de gens n'aiment pas le maire, pourtant ils se montrent soumis. Ce n'était pas du respect, mais de la crainte. Saraph s'empressa donc de faire partager son avis.

"Vous confondez crainte et déférence, attention. L'on respecte les hommes pour leurs qualités, mais on les craints pour leur rang."

Son opinion présentée, il restait à s'occuper de l'idée que le jeune homme se faisait de lui. Embarrassé que son attitude eut parue si froide, ce qui l'embêtait toujours, mais il n'arrivait pas changer de nature et sa froideur restait excessive.

"Excusez moi, mais malgré tout le manque d'affection pour toute chose que je fais preuve, ce n'est pas pour cela que je suis un... Reconfiguré."

Le regard de Saraph resta vide de pensée mais ses sourcils se froncèrent et il se mordit la lèvre inférieure. C'était l'un des seuls signes de gêne que l'on pouvait croiser chez lui sans trop avoir besoin à le connaître. Son manque d'émotions qui faisait de lui le plus souvent un être aussi abject que l'était un tyran lui faisait défaut, et les gens le fuyaient a cause de cet infime détail. Mais que voulez vous, reproche-t-on à un homme d'être laid ? Alors pourquoi reprocher à Saraph de ne pas savoir s'exprimer? Sa vie l'avait durci d'une telle façon qu'il s'était crée une carapace. Une épaisse muraille si haute que l'on avait du mal à voir ce qu'il y avait derrière. Et c'était d'ailleurs ben ce qu'il voulait, et ne s'en plaignait donc jamais.

Andriyin haussa un sourcil surpris et soupçonneux. Son tic habituel revint et sa main droite passa derrière sa nuque. Il détourna un instant son regard de l'homme en entendant des rires féminins surgir à la porte. IL pleuvait toujours, deux adolescentes étaient rentrées dans le musée avzec la même intention que lui : s'abriter. Dans le même temps, très discrètement, il avait activé son pouvoir.

Enfin, c'était son intention première mais sa rencontre avec cette esquisse de thaumaturge en face de lui avait changé quelque peu ses plans. Il n'avait jusqu'à lors été que peu interressé par les étoiles et cette chose en face de lui l'interressait plus que les astres. Oh ! Par pure curiosité de scientifique s'entend ! Mais il n'empêchait qu'il l'intriguait. Sa réaction, son attitude et le fait de ne pas être un reconfiguré était pour lui quelque chose d'incompatible. Et il ne comprenait pas cela.

Par contre, sa discussion avec lui se déplaçait vers un terrain relativement glissant. Andriyin avait remis les pouces dans ses poches, le dos de nouveau un peu vouté et répliqua dans un air de lassitude :

"Pfff... Crainte ? Déférence ? Tout ça, c'est du charabia de sémanticien ! Peut importent les mots tant qu'on connait les faits et qu'on les accomplit ! Savoir que un et un font dix est suffisant. Pas besoin de la appeler par des noms alambiqués qui veulent dire la même chose. Sur ce, j'me casse. Au plaisir de ne pas te revoir."

Andriyin tourna défintivement les talons vers la caisse. Tant qu'il s'approchait de celle ci, il constata que la dernière formule qu'il avait lançée était totalement fausse. En utilisant son pouvoir, il savait que ce type avait acheté un ticket du musée, il savait qu'il allait le retrouver dans quelques minutes ou au moins le suivre et l'étudier un peu. Ce type là était un spécimen rare de thaumaturge... Andriyin se placa donc à la fin de la file d'attente du guichet , à peine à quelques pas de là où il se trouvait et attendit.

Saraph ne leva pas les yeux au ciel devant la réaction du jeune homme, ne soupira même pas, et ne regarda pas même les deux demoiselles qui, par la faute de la pluie semblaient revenir d'un concours de t-shirt mouillé. Il restait neutre, le regard vide, les traits figés. Le pédant roquet tourna les talons et Saraph fit de même, retournant à ses maquettes. L'homme aux cheveux gris n'occupait désormais plus ses pensées. Non, le thaumaturge avait fait le vide dans sa tête pour se concentrer sur ce qui l'entourait : Les maquettes. Les pensées habituelles de bien des gens seraient : *Je n'y comprends rien* ou *C'est magnifique!* mais ne l'oublions pas, Saraphétait un cas. Dans sa tête résonnaient nombre de chiffres, telle la vitesse des vents sur Neptune ou la température moyenne sur Jupiter, s'additionnant, se soustrayant ou se multipliant pour mieux les diviser, calculs que l'on croit sans tête quand l'on ne possède pas le savoir suffisant pour connaître la signification de chaque chiffres. Et même, il pensait à plusieurs choses à la fois. il comptait ses pas, ses expirations et inspirations, le nombres de fois qu'il clignait des yeux, le nombre de battements de son coeur à la minute, et ne se mélangeait jamais les pinceaux dans tous ses chiffres.

Puis tout à coup, le vide. Saraph disparaît une fraction de seconde de devant la maquette et réaparait. Il n'a bougé que de trois mètres, mais c'est déjà impressionnant. Il a usé de son pouvoir de thériantropiste, pour, en un instant, se changer en fumée et se déplacer. Rapide, efficace. Il n'a pas besoin de formule. Juste de concentration. De nouveau la danse des chiffres reprend, et un nouveau se rajoute. Il décroisse, croisse. C'est l'énergie de son pouvoir qui baisse et remonte, puis se stoppe. Le chiffre disparaît de sa tête. Pourtant, il a l'air si impassible, si calme, comment peut il enchainer tant de calculs sans jamais sourcillier? Un professeur de mathématiques palirait devant une tête si bien faite.

Il ce déplace encore une fois, cette fois ci à pied, et s'arrête devant la maquette en coupe du soleil. Une étoile, perdue comme lui dans un univers dont il n'a pas conscience. Minuscule et grand à la fois. Mais surtout, sans conscience. Petit à petit les chiffres se stoppent dans sa tête, et pour une fois son regard se teint d'une émotion amère : La déception. petit, il s'exstasiait devant cet être céleste qui éclairait à lui seul la terre entière, mais à présent, plus rien. Il savait comment tout cela fonctionnait, et la magie avait été perdue, faisant passer le soleil du rang de dieu à étoile parmi les autres. Saraph leva la tête vers une fenêtre. la pluie continuait de tomber, les nuages cachant le soleil. Le soleil pleurait, et lui aussi, intérieurement, pleurait.

"Pauvre roi, la science t'as ôté ton trône. J'en suis désolé."

*Un jour, cela nous arrivera aussi.*

Saraph ferma les yeux devant les pensées accablantes qui l'assayaient. Voilà pourquoi il était thaumaturge : Car la science, si jamais ellle trouvait d'où provenait leur pouvoir, enleverait une part de mystification aux dégénérés, et l'on trouverait comment leur pouvoir fonctionne. Alors que si l'on croyait en une magie, l'homme jamais ne trouverait la clef de ce précieux coffre. Et l'individu aux cheveux teint préférait cela.

Andriyin acheta finalement un ticket après avoir attendu trop longtemps à son avis. Mais, il n'y avait qu'un seul guichet d'ouvert -alors qu'il en avaient construit quatre ! Pourquoi toujours construire plus de guichets qu'il n'y en aurait jamais d'ouverts ? Sur, ce devait être un thaumaturge qui devait s'être occupé de cette partie du musée.

Il placa le ticket dans une de ses poches et se dirigea vers l'entrée de l'exposition. Il regarda un peu autour de lui mais, bien entendu, le type bizzaroïde était parti. Sinon, du musée, tout au moins de sa vue. Il soupira en regrettant de n'être qu'encore de niveau un sans quoi il aurait pu utiliser son pouvoir pour le chercher. Il était délégué pourtant ! Cela montrait bien qu'on lui accordait une certaine confiance. Mais il savait que les procédures étaient toujours longues et pénibles.

Il décida donc de faire ce qu'il était venu au premier abord : visiter ce musée. Il rechercherait ce thaumaturge étrange grâce à une célèbre technique : le hasard. Il prit à gauche et commença donc à regarder et à apprendre. Mais il avait beau aimer les chiffres, l'interêt des étoiles ne lui parvenait toujours pas à l'esprit. Pourquoi s'amusaient-ils à connaître l'Univers ? Ou encore le système solaire ? Ou la vitesse d'une quelconque planète ou autre ? Aucune utilité. Les Hommes qu'ils étaient resteraient toujours les deux pieds sur cette terre.

*A moins d'avoir le pouvoir de lévitation, bien entendu.*

Il regarda autour de lui et remarqua qu'il avait réussi à se perdre au sein même du musée. La pluie tombait toujours, au moins il aurait du temps pour rechercher la sortie. Il placa les mains dans les poches et avança un peu vouté et avec l'envie de s'allumer une cigarette. Mais le réglement du musée indiquait bien que c'était interdit. Et alors qu'il ne pensait plus qu'au feu, il se retrouva devant le Soleil. Quelle ironie. Et avec ce soleil, il retrouva aussi le thaumaturge. Et ce dernier prononçait une parole incompréhensible pour Andriyin.

Il s'approcha et la curiosité prenant une nouvelle fois le pas sur sa haine des thaumaturge, il demanda ingénument :

"Quel trône ? Le soleil a toujours gravité dans l'espace sans jamais s'être assis sur une quelconque chaise."

Voilà que le technologue revenait à la charge. Tout thaumaturge aurait renvoyé cet être avili brouter d'autre sommets, mais Saraph se contenta de cligner plusieurs fois de son regard insipide. Il ne pensait nullement du mal de l'être à ses côtés, et d'ailleurs pensait rarement en mal. Du non savoir naissait la méchanceté, et donc méchanceté était pardonnée. Il se contenta juste de fixer l'individu droit dans les yeux et de sourire tendrement, comme un père devant son enfant.

"Si je ne me trompe pas, vous êtes technologue. Vous ne croyez donc qu'en la science et les rêves de magie n'existent pas dans votre tête."

L'homme se tut et se dirigea vers les grandes baies vitrées pour regarder la pluie tomber. Au lieu de se calmer, l'averse doublait, et il faisait à présent noir comme au tout début d'une journée d'hiver. Son souffle créait de la buée sur les vitres et ses yeux regardaient dehors sans vraiment voir.

"Lorsque la création fut achevée, Guéno sortit le soleil de son orbite pour en faire le monarque borgne, car son oeil unique suffit à voir tout ce qui se passe sur la terre, à la réchauffer et à l'éclairer. Extrait de la tradition Peul. Le soleil est ici l'oeil même de Dieu."

Saraph fait de nouveau volte face. Les religions sont son bain de tout les jours, et en parler pour instruire autre ne le rendait que plus heureux, aussi sur son visage restait peint un doux et sage sourire.

"En tant que symbole cosmique le Soleil tient rang de véritable religion astrale vous savez. Dans bien des cultes anciens oubliés depuis bien longtemps, il est l'incarnation des forces créatrices, de la source vitale, de lumière et de chaleur. Il est le père, et quand un enfant dessine un soleil, il dessine inconsciemment son paternel. Un adulte qui rêve d'un soleil rêve de son père. Car le soleil est autorité, l'influence paternelle, la discipline, la morale. Le Soleil est l'être policé, sublimé. On l'appelle Lug, Atoum, Osiris, Mithra, Grianainech, Yang. Il est Atma, le symbole impérial, l'intelligence cosmique."

Après ces longues paroles, son sourire disparut pour de nouveau faire place à sa rigidité habituelle. Son regard se ternit et sa voix, qui un moment s'était laissé transportée par la joie, redevint d'une neutralité absurde.

"Mais voilà, les hommes ont cessé de croire en tout cela pour se rabattre sur la science. Alors le savoir que les mythologies transmettaient s'est effacé, pour laisser place aux chiffres et ôter les rêves aux humains. J'ai grandi dans le même monde que vous, mais l'on ma permit de rêver, et je préfère encore aujourd'hui rêver que de me vouer corps et âme à une société aux rouages trop bien huilés."

Ses propos disaient tout, par sous entendus brusques. Pour lui un thaumaturge était quelqu'un qui avait réussi à garder une part d'enfant, qui savait encore rêver et s'émerveiller, qui ne demandait pas sans cesse le pourquoi du comment, pour qui les chiffres n'étaient qu'une supercherie qui servait à expliquer aux hommes des choses qui leur échappaient complètement. Quelle était donc cette manie de compter, mesurer sans cesse? De comparer, de dévorer quel qu'en soit le prix? Tout cela n'était qu'orgueil. Ils voulaient tout maîtriser par la science, enclaver la nature. Pourquoi ne pas laisser un peu de mystère pour pouvoir rêver encore? De nombreuses questions auxquelles il y avait tant de réponses. Saraph baissa son regard sur ses poings qui tremblaient de rage.

"Excusez moi je m'emporte vite."

Encore une fois c'était lui qui s'excusait. Il serra ses poings qui s'arrèterent de trembler et garda la tête basse. Il ne savat que trop bien la réaction que l'homme qui s'opposait à lui allait avoir. Encore une fois on rirait de lui, on dira qu'il n'est pas assez mature. Et d'un certain côté, quelqu'un qui voulait rester enfant était il mature?

"Si je ne me trompe pas, vous êtes technologue. Vous ne croyez donc qu'en la science et les rêves de magie n'existent pas dans votre tête."

Andriyin haussa un sourcil et plongea ses mains dans ses poches. Il était un peu surpris par le sourire de l'autre. Et par ses paroles également. Alors quel'autre lui trounait le dos pour aller regarder la grisaille du ciel, Andriyin répliqua sur un ton calme. L'inertie de l'autre semblait être contagieuse :

"Je suis bien technologue, merci. Mais cela n'implique malheureusement pas une relation de cause à effet. Certaines de mes connaissances ont la tête bien au delà de la Bulle qui entoure la ville. A mon plus grand regret."

Mais l'autre ne sembla pas l'écouter. Il semblait perdu dans la contemplation de la ville, perdu dans ses pensées. Dans un des rêves de magie qu'il venait juste d'évoquer ? Peut-être. Toujours était-il qu'Andriyin sursauta quand il parla. Toujours était -il qui l'écouta aussi attentivement qu'il put.

Mais lorsque l'homme aux cheveux teintés arriva au moment où le Soleil était l'incarnation du père, cela semblait tout à fait logique. Dans le culte mayoral, le soleil était souvent associé au Maire. Or le Maire était le père de tout ses citoyens. Le Maire était le père, grand, rassurant, protecteur. Mais Andriyin s'égara un instant dans une malencontreuse homophonie. Ainsi le mère était le père ? Donc le Maire mère faisait de l'inceste ? Mais c'était une des choses les plus proscrites ! Parmi les pires péchés ! Le Maire père/mère était un délinquant ? Mais alors...

Mais le nouveau ton de son interlocuteur l'interrompit dans ses pensées hasardeuses. Andriyin l'écouta distraitement en réfléchissant à ce qu'il venait de faire. Il avait lui même commis le péché d'offense ! Nul n'était plus vertueux que le Maire. Ses pensées étaient dangereuses et mensongères. Andriyin entendit des pas. De grosses bottes cloutées venait dans sa dircetion. Il se retourna aussi calmement qu'il le put. La Fdc ? Déjà ? Comment faisaient-ils pour être aussi efficace ? Bien sur, personne ne pouvait leur échapper. Il n'aurait pas dû penser ainsi. Peut-être pourrait-il se justifier, eviter une reconfiguration ?

Mais l'uniforme sombre des membres de la force de conrôle n'apparurent pas. Par quel miracle avaient-ils décidés de lui accroder un délai de grâce ? Toujours un peu inquiet, il se retourna vers l'homme qui était en train de s'excuser. Andriyin ne se souvint pas trop de ce qui avait pu causer ces excuses, surtout qu'il savait que c'était lui qui s'était montré malpoli. Mais après tout des excuses de thaumaturges étaient toujours bon à prendre.

"D'accord, j'accepte tes excuses. Mais que cela ne se reproduise pas. Et, euh..." Après tout, les paroles de ce type à l'âge indescriptible avaient été interressantes. Mais parfois aussi assez mystérieuses. Toujours pressé par sa curiosité scientifique, il continua : "Lug, atchoum, os, iris, mite, rat et tout le reste... Pourquoi autant de noms débiles ?"

Le son de pas lourds fit frémir le technologue, un instant il perdit son sang froid, puis, le bruit se stoppant, reprit son calme. Saraph n'avait pas cillé et si c'était la FDC ou autre, Saraph n'en avait que faire, il était libre de s'exprimer, en tout, cas dans sa tête. Et de toute, en quoi leur conversation était à blâmer ? Aucune offense n'avait été proferée et Saraph s'en gardait bien. Insulter n'était pas quelque chose qu'il aimait faire, que ce soit une idée, une personne ou même un culte.

Ses excuses furent acceptées, mais le son hésitant de l'homme fit bien comprendre à Saraph qu'il n'avait en fait eu aucune raison de s'excuser. Non, c'est certain, celui qui se devait de s'excuser n'était pas lui, mais l'individu aux cheveux roses ne réclamait jamais. Les courbettes sont toujours plus vraies quand elles viennent promptement.

"Vous. Pas tu. Je vous prie de me vouvoyer, nous ne nous connaissons pas."

Juste une petite déviation qu'il s'était permis de corriger, le vouvoiement étant pour lui quelque chose d'indissociable à la politesse, même mensongère.

"C'est vrai, ce ne sont que des prénoms stupides. Alors nos prénoms à tous aussi sont stupides?"

Il fit quelques pas en arrière, puis désigna du doigt une chaise, mise là pour les visiteurs fatigués.

"Chaise."

De nouveau, il se retourna vers son interlocuteur, le visage toujours de marbre, transcendé par aucune émotion.

"Pourquoi chaise ? C'est moche. Comme pneu. Pourquoi vitres, murs ? Pourquoi l'on m'a nommé Saraph? Ce n'est pas beau tout cela. C'est débile, vous avez raison. Mais vous savez pourquoi tout à un nom? Parce que l'homme, comme un nouveau né, a eu le besoin irrésistible de nommer chaque chose. Chaque être."

Petit à petit, pas à pas, le locuteur s'était rapproché de l'individu aux cheveux gris. Il n'était plus qu'à quelques centimètres de lui et sa petite taille l'obligeait à lever la tête pour voir le regard du technologue.

"C'est vrai, on devrait nous nommer pour chiffre. Ou ne pas nous nommer d'ailleurs, tiens. Mais réussirez vous à vous y retrouver dans un monde sans nominations?"

Une question simple, portant de l'animosité. Seule sa voix trahissait ses émotions. Débiles. Pfft. Quoi, le soleil était nommé par de centaines de peuple, différemment. Et en quoi ceci serait-il débile?

Andriyin haussa un sourcil sans bouger d'un pouce ? Qu'il le vouvoie ? Pourquoi le vouvoirait-il ? D'un autre côté ce qu'il disait était interressant. Du côté scientifique de la chose, de l'opposition d'idée ! Non, bien sur, il n'avais pas envie de comprendre ce thaumartuge ! Comme aucun autre thamturge bien sur ! Aucun rapport ! Il méprisait toujours autant les thaumaturges bien sur ! Juste la curiosité scientifique.

Alors devait-il le vouvoyer ou pas ? Andriyin n'avait pas envie de décider. Du moins pour l'instant. Il ne répondit rien et regarda le petit homme s'agiter. Chaise ? Pneu ? Son regard se voila un peu. Avant de briller un autre instant. Tiens ? Il s'apellait Saraph ? Pour tout autre, il aurait dis "c'est vrai, Saraph, c'est hideux comme nom." Mais comme il l'admettait lui-même cela n'avait plus rien de drôle.

Mais petit à petit, alors que Saraph continuait à parler, Andriyin se snetit de plus en plus mal à l'aise. Sans qu'il ne puisse résister, il recula d'un pas en arrière. Ce type était vraiment venu trop près. C'était ... Dérangeant. C'est alors qu'il termina par sa question. Comment survivre dans un monde sans dénomination ? D'un ton un peu étonné, un peu naïf, en haussant les épaules, Andriyin répliqua par une autre question :

"Où serait l'utilité ? Si nous avons le langage, c'est bien pour appeller les choses. Autant revenir à l'âge de pierre sinon. Mais il n'y a pas besoin d'avoir autant de nom pour désigner une seule chose. Saraph, c'est ça ? Que tu sois à l'est ou à l'ouest, c'est toujours le même nom. Avec os, iris, mite et ra, ces types ont trop fumé."

Andriyin ressentait bien les arguments de l'autre. L'évidence. Mais même s'il était d'accord sur certains points, il n'en voyait pas l'utilité et puis... Même s'il était interressé, il n'aimait pas avoir tort face à un thaumaturge. Il en ressentait un pincement au coeur. Puis il avait l'impression que ce type allait encore s'approcher. Il n'aimais pas ça et ca le crispait. Instinctivement, il croisa les bras sur sa poitrine.

L’homme en face de lui se crispait, reculait. Allons donc. Saraph faisait il donc aussi peur ? Pourtant il n’avait rien de plus et rien de moins qu’un humain normal. Conscient de la gêne qu’il induisait chez l’individu qui lui faisait face, il se recula d’un pas et se remit à tourner comme un lion en cage. Ce qu’il était. Perdu dans ses mots, face à quelqu’un qui jamais ne le comprendrait. Car les différences sont bien ce qui éloigne les deux hommes. Deux camps, chacun bornés. Saraph s’y était perdu, et même si il acceptait tout le monde, certains avaient une façon de penser qui le dérangeait, car il ne la comprenait qu’à moitié. Et parfois, pas du tout. Sa voix reprit le chemin des oreilles du technologue, sans que pour cette fois son regard ne le transperce. Non, il était trop occuper à fixer une maquette qui finalement était vide de sens. Pourquoi était il venu par ici ? Il naissait tout cela par cœur. La joie qui l’avait guidée jusqu’ici l’avait quitté et le voilà qui cherchait quelque chose d’autre pour tromper son ennui. Alors, au lieu de partir en tournant le dos au technologue, il lui répondit. Juste pour faire durer le plaisir d’avoir quelque chose à faire.

« Chaque peuple, chaque être a son langage. Chaque chose à donc mille et un nom. Pour ma mère j’étais Saraph. Tout court, ni plus, ni moins. Pour ma sœur j’étais Maria. Pour d’autres je ne suis que lui. Chacune de ses appellations divergent de la langue que chacun utilise. Dans un autre pays mon prénom ne voudra pas dire la même chose, donc je m’appellerai autrement. Cela sera pareil pour chaise ou pneu. »

Son regard se redirigea vers le technologue. Qu’il l’ait comprit l’étonnerait, et qu’il l’avoue sera encore plus étrange. Car l’adulte se rend bien compte que le jeune homme refuse d’avoir faux, ou ne serais ce que de se rendre compte que le point de vue de Saraph est tout aussi bon que le sien. Alors il soupire, se balance d’avant en arrière, fixant l’homme sans vraiment le voir. La pluie ne cesse pas, et il reste donc bloqué ici. A moins qu’il sorte sous la pluie, ce qui finalement pourrait être un digne passe temps. Patauger sous des trombes d’eau glacée, c’est palpitant n’est ce pas ? Voilà à quoi se résumait la vie de Saraph : L’angoisse d’un jour s’ennuyer, et l’ennui tout court. L’ennui qui le tuait plus sûrement que le temps qui passe. Pourtant un sourire éclaire son visage et un rire discret lui échappe.

« Nous voilà à nous quereller pour broutilles. Et le vouvoiement, le vous prie. Vous avez tendance à trop vite l’oublier.»

Saraph y tenait, à son vouvoiement. En tant qu’aîné et inconnu, le technologue se devait de le vouvoyer. Saraph le faisait, et détestait que quelqu’un d’inconnu se mette à le tutoyer. Rares étaient ceux qui le faisaient d’ailleurs.