Shopping

On avait indiqué à Gianna un endroit pour faire du shopping. Elle y était allée pas vraiment convaincue par l'indication s'attendant un se trouver dans un boui-boui quelconque. Mais elle entra dans la galerie avec plaisir. il semblait y avoir de nombreux magasins et de nombreuses occasions de... Elle soupira. Habituellement, elle aurait dit : "de discuter avec les copines", " de se faire photographier", "de signer des autographes"... Mais là rien de tout ça. Rien. Si ce n'était le portrait du maire accroché en grand au plafond.

*Pff ! Qu'est ce qu'il peut être égocentrique celui-là ! On voit ses portraits partout ! C'est moi qui devrait être à cette place !*

Puis elle songea vivement à enlever toute colère de son visage. Elle regarda un instant autour d'elle avec un regard de frayeur. Elle ne vit rien de marquant. Gianna fit le vide dans sa tête puis avança. Elle avança d'abord aux hasard dans les galeries. Puis s'arrêta soudainement, de nouveau la colère au visage, droite, le sac à main sous le bras.

*Le Maire ! Encore lui ! Il peut pas me lâcher cinq minutes ?*

Elle se trouvait dans une énorme sorte de place. Le centre de la galerie commerciale. Et qui disait centre disait magnificence et centre d'attention habituel. Il y avait une énorme statue du Maire, en bronze avec un jeu de jets d'eau tout autour.

Pearl était de mauvaise humeur. De très mauvaise humeur. Il lui semblait que le ciel lui en voulait pour lui être aussi défavorable. Non seulement elle venait de découvrir un énorme accro en bas de sa robe bleu nuit, façon XVIIIème, mais en plus, la couturière avait fermé boutique ce jour-là, un écriteau indiquant sur la porte : "fermé pour cause mariage". Pearl Akina était restée ébahie pendant plusieurs minutes en se demandant pourquoi est-ce que bon sang, cette maudite couturière d'à peu près dix mille ans avait décidé de marier un des membres de sa famille, ou elle-même, le jour précis ou Pearl venait qémander son aide dans l'urgence.

Ensuite il y avait ce groupe de technologues stupides, petits avortons arrogants et méprisants qui s'étaient moqués de sa tenue antique sans aucun scrupule et à qui elle avait répondu par une mimique de minauderie manifestement moqueuse. Bien qu'elle avait essayé de montrer bonne fgure, elle n'en était pas moins blessée. Cela n'aurait pas eu de conséquence sur sa bonne humeur si seulement en vieux taumathurge pervers n'avait pas osé lui lancer un regard affamé doublé d'un geste éloquent.

Résultat, ses cheveux étaient en bataille encore plus qu'à l'ordinaire, et son sourire forcé ressemblait de loin à la grimace que sa tant Cathy faisait lorsqu'elle mangeait du boeuf trop salé.
Plongée dans ses pensées maussades et haineuse, elle ne remarqua pas qu'elle arrivait déjà devant la fontaine. La foule devenait de plus en plus dense et elle décida de contourner la fontaine collée contre son bord pour éviter de se faire ejecter de la foule et de sa direction. Mais emportée par cette soudaine vague populaire, elle fonça directement sur quelqu'un et sa colère disparut pour laisser place à une gène incroyable quand elle réalisa que se robe humide par les projections de la fontaine devait abondamment mouillé la personne contre laquelle elle était serrée et dont elle ne voyait pas le visage.

La vague sembla se retirer comme par magie...

Gianna était maintenant le dos contre le bord du bassin, ses longs cheveux de jai trempant dans l'eau. Elle s'aggrippait de toute ce qu'elle pouvait pour ne pas se retrouver complètement dans l'eau. Quoique, elle se sentait déjà assez mouillée comme cela mais par devant cette fois ci. En gros, trempée de partout ou presque ou alors dans pas longtemps.

Mais elle était contente : un mouvement de foule ! Les gens serrés les uns contre les autres qui s'approchaient avec hâte, ferveur et excitation. Les cris des fans qui n'espéraient d'elle qu'un geste de la main, un regard sur leur misérable personne ! Soudain, elle sentit que les gens s'en allaient, qu'elle ne les interressait pas, qu'ils se fichaient d'elle et se contentaient de leur petite vie ingrate !

Gianna tourna sur elle -même et sur le côté pour s'extraire finalement de la position dans laquelle elle était. Elle se redressa et vit une gamine avec une robe magnifique , à la faire mourir d'envie. Soudain, elle sentit un truc mouillé contre la peau de son dos. Ses cheveux étaient coimpléètement mouillés et dégoulinait d'eau. De cette eau qui avait arrosée l'effigie du Maire. Gianna se mit à tordre ses cheveux avec rage.

Puis elle regarda la jeune fille et lui demanda avec toujours de la colère dans ses yeux :

"Qu'est ce qui s'est passé ?"

"Qu'est ce qui s'est passé ?"

Pearl Akina détourna les yeux vers la vague déferlante humain, mais ce n'était pas le colère qui emplissait son regard à elle. Non, cela ressemblait plus à de l'incompréhension... Le pourquoi du comment l'intriguait fortement, et ses yeux bruns bordés de longs cils étaient plus grands encore qu'à l'ordinaire. Après un temps durant lequel elle reprit lentement ses esprits, elle se tourna enfin vers le propriétaire de cette voix furieuse.

C'était une grande et belle femme au cheveux de jais et aux traits splendide, aux courbes parfaites qui firent pâlir d'envie le teint mat de Pearl. Elle haussa discrètement un sourcil quand elle se rendit compte que ce visage ne lui était pas inconnu.
Elle ouvrit sa bouche légèrement pulpeuse pour parler

"Je n'en sais fichtrement rien..."

Sa voix d'ordinaire enjouée et forte était là aussi éffacée que possible. Elle tapota sa robe humide, noyant quelques rares insectes encore vivants qui se baladait autour de la fontaine, puis détourna le regard pour chercher à nouveau les raisons de cette déferlante. La réponse lui vint assez facilement, quand un panneau lumineux attira son oeil. ELle pointa un doigt en avant, vers la pancarte et dit

"Mais je crois bien que c'est ça..."

Sur la pancarte était inscrit... [A toi de choisir ]

Tout en tordant toujours ses cheveux, Gianna leva les yeux vers la pancarte que lui montrait la jeune fille.

Code:

Aujourd'hui à 15 h 00, grande dédicace par Angie Feedleback, l'auteur du best seller : "J'ai rencontré Monsieur le Maire."

Une lueur de rage passa dans ses yeux tandis qu'une veine saillit sur sa tempe. Elle lâcha ses cheveux et serra les poings les bras repliés près de sa poitrine. Elle s'exclama rapidement, un peu trop rapidement et un peu trop fort :

"Encore lui ! Mais c'est pas vrai ! Mais qu'est ce qu'ils lui trouvent à cette vieille chouette ridée ?"

Quelques personnes très près d'elles se retournèrent vivement avec colère. Instantanément, Gianna se déhancha. Elle haussa le menton en murmurrant ironiquement : "oh c'est trop chou !" Beaucoup de personnes autour d'elles se calmèrent et s'en allèrent suivies par d'autres. Gianna pensa que ce pouvoir était un don et une malédiction à la fois. Le peu de jours où elle était là lui avait permis de commencer à maîtriser le côté "don". Il lui restait encore à s'affranchir de la malédiction.

Elle se retourna vers la jeune fille avec toujours un regard de colère. Elle posa sa main droite sur sa hanche et du pouce pointa derrière elle :

"Et vous ? Vous ne voulez pas un autographe, non plus ?"

"Et vous ? Vous ne voulez pas un autographe, non plus ?"

Pearl haussa un sourcil surpris. Il était rare que l'on pose une question d'un tel ordre sur un tel ton. Mais peu lui importait.

"Certes non ! Je ne lis pas ce genre de roman... Je préfère sans nul doute quelque chose de plus... enfin de moins... Bref !"

Dans cette ville ou parler du maire était risquer, elle n'osait pas trop dire quoique ce soit d'autre sur un ouvrage entretenant le lecteur sur ce sujet... ELle continua donc en détournant la conversation de cet avis à donner

"Je préfère les ouvrage plus anciens... plus érudits sans doute, je n'en sais fichtre rien... Je suis en aucun doute une inconditionnelle des classiques telle que sont ceux de Jane Austen... Mais peu importe, vous non plus ne semblait pas en être de ceux-là..."

Elle lança un regard à la foule agitée en finissant sa phrase. La Thaumaturge lui était sympathique, elle ne savait certes pas pourquoi, mais sans doute était-ce parce qu'elle avait un caractère enflammé, et facilement inflammable, du moins, en tout cas, il en paraissait ainsi...

En entendant la réponse de la jeune fille, Gianna se calma aussitôt. Son regard devint plus tranquille, plus normal. Aussi normal qu'il pouvait l'être dans sa situation : une prisonnière. Cette fille semblait être entre les deux. Gianna ne la connaissait evidemment pas assez pour savoir si cette jeune fille se rendait compte du fait qu'ils n'étaient que des forcats. Mais au moins, elle ne semblait pas considérer ce satané maire comme un dieu.

*A moins que ce ne soit que ce genre de romans ? Après tout, elle n'a rien dit sur le Maire lui même. Fais attention, ma fille, fais attention. Tu es seule ici. Ne fais confiance en personne.
- Mais il faudra bien que tu le fasse. Tu ne peux t'en sortir toute seule, reprit une autre voix intérieure.
- Reste quand même sur tes gardes. Méfie toi.*

La jeune fille reprit la conversation sur du Jane Austen.

Elle eut un sourire triste et se pencha légèrement vers la jeune fille.

"Oui et non. J'ai bien sur lu du Jane Austen ! Quand j'étais à l'université de New York, un de mes profs avait trouvé extrémèment spirituel de nous en faire lire. Mais je n'ai pas aimé. Du tout. Ensuite, je n'ai plus guère lu que des magazines et des scénarios. Mais... Vous avez du Jane Austen, ici ?"

"Bien sûr !"

Pearl oublia de préciser que si elle n'en avait pas eu, elle se serait bien gardée d'en parler. Elle haussa cependant un sourcil admiratif et inquisiteur.

"Wow, l'université de New York ? Quelle chance...."

Elle tourna sa question dans sa petite tête, et parvint à une question tout autre

"Mais alors, vous n'êtes ici que depuis peu ?"

Pearl Akina Tcharitana, dégênerée totale dans tous les sens du termes, fronça cette fois-ci les sourcils, transformant son visage expressif.
Quelle étrange chose que quelqu'un de l'âge de cette demoiselle vienne d'arriver à Dégênerescence... Enfin, malgré la curiosité et les interrogations qui tournaient encore et encore sous ses boucles brunes, elle se reprit, se rappellant ses bonnes manières et sa politesse.

"Enfin, bien sûr, cela ne regarde que vous..."

Elle lança un regard vague en direction du panneau lumineux et sûr cette foule stupide et agitée. Puis sûr sa robe. Elle eut un soupir contrit et discret. Il était mauvais de poser des questions qui encourageait qui que soit de parler de Dégênerescence ou des raison de sa présence en cette ville, surtout quand on se trouvait près d'un endroit regorgeant de sbires du maire, "le bien-aimé".

[ Désolée pour mon impardonnable retard...]