Quand la détente devient travail...

Il était sorti quand même sortit à l'heure du bureau. Il n'avait que rêvé de le quitter plus tôt pourtant. Ce n'était pas le fait que la journée avait été harassante ou pas -bien qu'elle l'avait été - c'était le fait qu'il devait acheter une babiole pour sa femme. Passer des formulaire de perte et de vol, des contrôle d'identité et des interrogatoires musclés à la quête d'un cadeau le laissait de marbre. Il ne savait pas quel était le pire. Il n'aimait pas vraiment son travail répétitif et ennuyeux mais il n'appréciait pas davantage d'aller faire les chiffons.

Mais sa femme avait réussie à conclure une enquête difficile, notamment grâce aux informations qu'il lui communiquait en priorité. Il ne fallait pas oublier la concurrence entre les deux services dont les juridictions se chevauchaient parfois. Elle était sur cette enquête depuis des mois et elle avait appréhendé l'hérétique. Il était maintenant en passe d'être reconfiguré. Elle lui avait téléphoné dans l'après midi pour lui annoncer la bonne nouvelle. Il avait l'intention de lui faire plaisir en lui offrant un petit quelque chose dont il n'avait malheureusement aucune idée.

Ainsi, il se promenait plus ou moins nonchalement à la recherche d'un babiole qui pourrait lui faire plaisir. Dure tâche, il n'en avait aucune idée. Il entra dans un magasin dont la vitrine lui parraissait prometteuse et se mit à farfouiller dans les étalages sans trop faire attention aux personnes qui l'entouraient.

Alix en train de faire du shopping, c'était plutôt exeptionnelle. La jeune femme préférait se contenter du minimum et n'était pas une de ces femmes qui passaient ses après-midi de libre à faire les magasins. Elle préférait nettement se rendre quelques heures de temps en temps au marché noir dans les bas fond...

Mais là, elle avait une bonne raison pour parcourir la grande rue commerçante de "central est". C'était l'anniversaire de sa grand-mère et elle devait lui trouver un cadeau adéquat à lui offrir un peu plus tard dans la soirée alors qu'elle l'avait invité à diner. Elle ne savait pas trop quoi trouver, alors elle flânait de magasins en magasins.

Mais la rue d'habitude si animé était étrangement calme. Les quelques personnes que croisèrent la jeune femme semblaient ne pas chercher à s'attarder dehors... Alix savait très bien pourquoi... depuis deux jours, une vague de violence s'était abattu sur Dégénérescence, et la Maréchale et ses hommes multipliaient les arrestations. Il y avait de véritables rafles qui brisaient la torpeur habituelle de la ville... Au travail c'était l'effervecence aussi, il fallait caché toutes ces disparitions pour ne pas alerter davantage la population qui n'était pourtant pas aveugle... La peur couvrait maintenant Dégénérescence

Alix était la première sur ses gardes et a se montrer des plus méfiantes. Elle avait pu du dire deux mots à Marc et lui dire de prévenir les membres du groupe de résistance de faire attention, de ne plus se réunir et surtout ne pas céder à la panique... Elle aurait aimé connaître la raison de ce déferlement de violence de la part de la Maréchale mais elle n'avait rien pu savoir malgré tout son sens de l'obersavation dans les bureaux...

Elle était donc plongé dans ses pensées, tout en regardant vaguement les objets pour enfin trouver quelque chose pour sa grand-mère lorsqu'elle cogna involontairement un autre acheteur qui observait la même étagère qu'elle...
" excusez-moi " dit-elle en levant la tête vers l'individu avec un sourire poli mais celui-ci s'effaça lorsqu'elle reconnu la personne. C'était ce policier qu'elle avait vu après s'être fait volé son badge d'entré. Elle avait voulu s'entendre avec lui concernant son silence sur ce vol pour ne pas avertir la grande maréchale. Elle regrettait maintenant cette idée, car l'individu était des plus étrange et ils s'étaient séparés après une rencontre étrange auprès d'un pont de la ville sans qu'Alix sache vraiment à quoi s'attendre de sa part...

"Tabitha, me voilà, Tabitha, te voilà, allons-y par là, ne redescendons pas..."

Walter fredonnait entre ses dents des rimes de faible qualités mais qui indiquaient bien son état d'esprit. Un peu absent de ce qu'il faisait, déjà dans ce qu'il feraient ce soir là. En plus, leur fille devait dormir chez une amie, ils auraient la paix totale. Il prit une petite boule de verre dans lequel flottait une représentation du temps que donnait le contrôle météorologique à ce moment. Le policier maintenant en civil déposa l'objet. Ou du moins, voulu le déposer.

Il fut cogné par un autre acheteur et la boule s'évada de ses doigts comme un apostasique de la philosophie du Maire. Cela lui fit repenser à la FDC et donc à Tabitha. Après plus de vingt ans de mariage, il était toujours amoureux. Il se baissa pour ramasser le globe qui heureusement ne s'était pas cassé puis en se relevant il aperçu la bousculeuse. Sa tête lui était connu. Il l'avait vu il y avait à peine quelques jours. Mais malheureusement, il commençait à se faire vieux, il avait encore oublié son nom.

"Bonjour, mademoiselle."

Cela s'était une chose qu'il n'avait pas oublié. Même s'il aimait sa femme. Il sourit cependant, rendant ses paroles suivantes totalement déconnectées de son expression.

"Vous savez quoi ? Je ne vous excuse pas pour m'avoir bousculé. Je vous excuserai si vous m'aidez à trouver un petit cadeau pour ma femme. Je n'ai aucune idée de ce qui pourrait lui plaire, malheureusement."

Il tendit la main vers l'étagère à bibelot. Désemparé, il l'était. Il avait déjà prévu une soirée au restau puis un petit verre dans un bar avant de retourner dans leur appartement désert où leur fille ne serait pas. Il repensa à ce formulaire de perte de passe qui traînait toujours dans le tiroir de son bureau. Heureusement que l'administration était lente.

Alix fut plus que surprise de la réaction de ce policier, et surtout de sa demande. Il voulait qu'elle l'aide à trouver un cadeau pour sa femme. Elle n'aurait jamais imaginé qu'il lui demande une telle chose, cela lui semblait tellement étrange. Ils ne se connaissaient pas, et pourtant il lui demandait un service plutôt personnel.

" hee... et bien... je... je veux bien essayer oui... " lui répondit-elle hésitante toujours aussi interloquée par ce retournement de situation. Elle pensait qu'il parlerait de leur accord, peut-être qu'il la fasse chanter, mais en aucun cas qu'il lui demanderait de trouver un cadeau pour sa femme... et puis elle ne comprenait pas comment il pouvait demander un tel service à une inconnue... Si il aimait vraiment sa femme, pourquoi ne parviendrait-il pas à trouver lui même un cadeau qui correspondrait vraiment à celle-ci ? Elle trouvait cela vraiment nul de sa part, ce qui renforçait son peu de fois en la vie de couple et l'amour...

" vous avez déjà une idée de ce que vous voulez lui offrir ? ce qui pourrait lui plaire ? " lui répondit-elle en ayant reprit sur elle. Après tout, elle était sans doute trop fleur bleue et elle se faisait sans doute encore trop d'illusions sur la vie de couple et le mariage.

Tandis qu'elle attendait une réponse, elle continua à parcourir du regard les rayons pour tâcher de trouver ce cadeau, et puis aussi celui pour sa grand-mère. Mais malheureusement rien n'accrocha son regard, tout lui semblait trop impersonnel, trop cher, trop coloré...

Walter soupira sans conviction en se tenant les mains derrière le dos :

"Hélas ! Mademoiselle..."

Nom d'un chien ! Mais c'était quoi son nom déjà ? Il allait finir par lui subtiliser son passe pour pouvoir se remémorer son nom. Il était policier tout de même ! Il avait le droit ! Presque le droit, d'accord. En tout cas, la situation lui était pénible : il ne l'avait pas vu plus d'une semaine auparavant. Quelques jours où il avait lu et noté les noms de dizaines de personnes. Cela le déculpabilisait un peu.

"Si je savais ce que je voulais lui prendre, je lui aurait déjà prit. Mais je veux lui faire un petit cadeau surprise sans mettre trop de crédits dedans. Vous qui êtes jeune, vous devez bien connaître des babioles à la mode, non ?"

Jeune et jolie, oui, et c'était de l'incitation avouée à l'adultère. Il s'arrêta un instant pour la regarder alors qu'elle même parcourait des yeux les rayonnages.

"Le poisson de l'autre jour était très bon, vous savez..."

Alix sentit l'hésitation du policier, apparement il ne se souvenait pas de son nom, ce qui soulagea la jeune femme. Peut-être qu'avec un peu de chance, il avait aussi oublié leur petit accord, et se contenterait de ne pas transmettre la déclaration de vol sans prévenir la maréchale.

La réponse du l'individu fut plutôt logique. C'est vrai que si il avait eu une idée, il ne lui aurait certainement pas demandé de l'aide... Il cherchait donc un petit cadeau surprise pas trop cher, une babiole... Elle eu un sourire amusé lorsqu'il suggéra qu'elle devait s'y connaitre en babiole à la mode... en réalité ce n'était pas du tout le cas, toutes ces décorations inutiles et babioles superficielles lui déplaisaient beaucoup. Chez elle, il y en avait mais c'était ce qui lui restait de sa mère...

" et pourquoi pas quelque chose de plus personnel qu'une "babiole" ? c'est votre femme après tout... vous pourriez peut-être lui trouver un bijou pas trop cher ou encore lui prendre un livre selon ses goûts... " lui suggéra-t-elle.

Son regard venait de se poser sur des coffrets à bijoux qu'elle trouvait parfait comme cadeau pour sa grand-mère. Elle les regardait avant de se décider pour l'un d'entre eux, ne s'aperçevant pas que le policier la regardait plutôt attentivement. Si elle l'avait vu, ses joues se seraient sans nul doutes empourprés, et elle aurait été mal à l'aise.

Finalement ce fut sa phrase qui la mit mal à l'aise. Ainsi il se souvenait bien de ce qui s'était passé puisqu'il y faisait allusion... Alix continua pendant quelques secondes de se concentrer sur les coffres à bijours pour trouver une réponse et une attitude adéquante... Cet homme était étrange, elle avait du mal à le cerner décidément...

" si vous le dites... je ne mange jamais de poisson " lui répondit-elle comme si il s'agissait d'une conversation banale et évitant ainsi d'aborder le vrai "problème" entre eux... Elle attendait de voir ce que l'individu attendait d'elle.

Walter était maintenant les mains derrière le dos à regarder la thaumaturge. Nom d'un chien, ce qu'elle était magnifique ! Mais bon, il y avait Tabitha qui l'attendait, non. Elle n'avait pas de jour de congé aujourd'hui. C'était lui qui l'attendrait dans leur appartement. Il vit la jeune femme s'emparer d'un coffret à bijou. Qu'est ce que c'était moche ! Et quel nid à poussière !

"Ma femme justement aime les bibelots, les vases et les objets comme ça. Ce n'est pas ce que je préfère. A vrai dire, je déteste même. C'est moi qui fait le ménage. Mais bon... Vous savez ce que sait. Enfin peut-être."

Il se redressa. Oui, très certainement, elle ne savait pas. N'avait-elle pas annoncé qu'elle était célibataire ? Elle en devait pas savoir. Célibataire... Cela lui remémora le pass et surtout la fonction qu'elle avait. Cela venait de lui donner une bonne idée. Il regarda un peu autour de lui discrètement. Il n'avait pas l'impression qu'il y ait des caméras. Il y avait peut-être des micros. Il s'approcha de l'oreille de la jeune thaumaturge.

"Dites-moi... Vous n'auriez pas un brouilleur radio sur vous ? Je viens d'avoir un idée superbe pour ma femme mais je n'aimerai pas qu'un de ses collègues entende et vienne le lui dire. Je vous achète même ce que vous étiez venu chercher pour faire diversion. Ca vous va ?"

Il reposa l'objet qu'il avait fait semblant de contempler pour lui parler avant de se reculer un peu, en la regardant gravement, mettant ses mains dans ses poches.

Cette fois-ci Alix aperçu le regard appuyé du policier sur elle. Elle détestait cela, cela la mettait mal à l'aise. Elle n'avait jamais été doué pour les rapports humains, plutôt paradoxale vu son travail à la communication, et encore moins avec les hommes... Toujours perdue dans son travail, dans ses réflexions ou ses projets contre le maire, elle ne s'apercevait que rarement de l'attention qu'elle pouvait susciter chez les hommes, et cela la surprenait et l'intimidait toujours...

Elle ne parvint pas à cacher un sourire amusé et légèrement moqueur lorsque le policier raconta que c'était lui qui faisait le ménage... Il fallait dire qu'elle était thaumaturge, et traditionnellement dans "sa société" les choses étaient bien partagés, et il ne serait être question qu'un homme fasse le ménage... bien sûr Alix était très loin de respecter toutes les coutumes des thaumaturges, compte tenu de son éducation avec une mère seule, et puis son travail aux côtés des technologues, mais elle restait fortement imprégné de ces idées... d'ailleurs si un jour, elle se décidait à se marier, elle cesserait sans nul doute de travailler pour s'occuper du foyer et des enfants...

En tout cas, elle préféra ne rien répondre à ces commentaires du policier. Il n'avait pas besoin de savoir si elle vivait en couple ou non, cela ne le regardait pas... En tout cas, il avait l'air bien attaché à sa femme...

elle fut surprise par sa proposition, elle hésita une seconde à lui répondre par l'affirmatif. En effet elle avait un brouilleur radio sur elle, mais il ne s'agissait pas du tout d'une autorisation grâce à son travail, elle l'avait acheté au marché noir...

" oui j'en ai un... " c'était un objet très discret qu'elle avait de glisser dans l'une de ses poches intérieure à son long manteau thaumaturge. Il n'y avait personne dans les environs, alors elle le mit en fonction rapidement.

" alors ? " lui demanda-t-elle curieuse de connaître l'idée subite du policier. Il était vraiment bizarre cet homme, elle avait du mal à le cerner... Il ne semblait pas particulièrement calculateur, ni intelligent, ni stupide... Il travaillait pour le maire, dans la police, mais pourtant ne semblait pas particulièrement lui voué un culte forcené...

Walter eut un bref sourire heureux qu'il s'efforca de réprimer aussitôt. Elle avait un brouilleur ? C'était fantastique ! Cette fille était aussi intelligente physiquement que mentalement. Formidable. Par contre, il fut surpris qu'elle le mit en marche aussitôt. Il aurait plutôt pensé aller dehors avec elle mais elle avait raison. Mieux valait être vu le moins possible ensemble. A sa dernière demande, il se décida à parler.

"Et bien, comment dire ? Je me souviens que vous êtes chef du département de la communication. Il y a eu il y a quelques années une campagne de pub pour la promotion du maire. Je sais qu'ils avaient fait une sorte de statuette en son honneur. Et donc ma femme qui a des goûts affreux, euh ! La statuette ne représentait pas notre adoré maire bien entendu mais juste une représentation symbolique fait par un artiste moderne. Et donc, je disais que si vous pouviez aller m'en chercher une dans les réserves pour que je l'offre à ma femme, ce serait l'idéal vu son fanati... Enfin bon. Bien sur en échange, je m'arrangerais pour que cette histoire de passe disparaisse au plus profond des zones souterraines. Qu'en dites-vous ?"

Il avait parlé à voix basse et très vite. Il espérait que la fille en face de lui avait bien tout saisi. Il avait espéré également qu'elle ne s'était pas méprise quand il avait parlé de la statuette. Il n'avait pas voulu être offensant envers le Maire mais les délateurs avaient l'ouïe fine et le verbe mal placé. Et si cette fille était au service de communication, elle devait elle aussi être fanatique du Maire. Peut-être faudrait-il qu'il la présente à sa femme. Entre fanatiques, elles devraient bien s'entendre...

La conversation devenait de plus en plus intéressante... La méfiance d'Alix commençait à diminuer, même si elle se demandait si il ne cherchait pas à la piéger... ou sinon c'est qu'il ne devait pas se rendre compte vraiment de ses paroles et de ce qui lui demandait... quoi que c'était largement faisable...

Elle eu bien du mal à cacher un sourire amusé et de satisfaction lorsqu'il se reprit pour parler du fanatisme de sa femme... en tout cas, elle était plutôt ravie de découvrir que ce policier n'était pas totallement sous la fascination du maire... c'était interessant... et peut-être que cela deviendrait utile... en tout cas, sa curiosité et son intérêt s'étaient subitement éveillées...

" et bien cet accord de bon procédé me parait tout à fait correct et je devrais pouvoir vous trouver ça... " lui répondit-elle avec un large sourire qu'elle n'avait pas vraiment eu jusqu'à présent...

" votre femme a de la chance d'avoir un mari qui se soucie autant de lui faire plaisir... Vous devez beaucoup l'aimer n'est-ce pas ? " lui demanda-t-elle sur un ton plus léger... Par ce petit badinage, elle espérait bien pouvoir en apprendre plus sur cet homme. Sans doute avait-elle trop négligé l'intérêt qu'il pourrait avoir jusqu'à présent... quelqu'un dans la police pouvait avoir des informations intéressantes...

" mais excusez-moi je me montre sans doute trop familière " se reprit-elle avec une fausse ingénuité, ne voulant pas que l'homme se montre trop surprit par son intérêt soudain.

Walter ne put s'empêcher un sourire satisfait. Il était sincérement heureux que cela se fut déroulé aussi bien. Certes, entre membres de l'administration, les petits services de ce genre étaient courants, surtout que de sa part, il ne demandait qu'à vider les entrepôts du service de com officielle. Il n'y avait rien de vraiment répréhensible puisqu'il n'était pas obligé d'envoyer ce formulaire de pass à la maréchale suivant les textes. Et elle ne ferait que lui donner une chose qui aurait fini aux oubliettes. Alors que maintenant, il allait pouvoir époussetter cette horreur artistique tous les samedis ! Chouette...

Mais bon, il voulait faire plaisir à Tabitha ; ainsi qu'à lui-même également. Il ne fallait pas se faire d'illusion, la soirée s'annoncerait bien. Ce fut à cette pensée qu'il rendit le large sourire de la fille sans remarquer qu'elle n'avait jamais paru aussi heureuse qu'à cet instant là. Cette dernière eut envie de commencer la conversation avant de se reprendre avec la traditionnelle politesse des thaumaturges. Politesse qui lui manquait souvent vu qu'il n'avait pas été élevé dans l'univers aussi strict des thaumaturges. Sa femme, justement, s'amusait, plus ou moins amicalement selon les circonstances, à le traiter de barbare. Ce ne fut pourtant pas la politesse qui lui dicta sa réponse mais la simple envie de parler :

"Vous savez mademoiselle, vous pouvez me poser cette question, vu que je vous parle de ma femme depuis tout à l'heure. Mais par contre, au risque de vous décevoir, je dois vous annoncer que vous avez tord. Je n'aime pas ma femme, je l'adore !"

Il avait conclu en souriant, le regard adouci par la pensée de sa femme. La porte d'entrée s'ouvrait sur une nouvelle cliente en faisant tinter la clochette. Il revint soudainement à cette morne réalité qui planait depuis trop longtemps et lui demanda :

"Et bien, mademoiselle, maintenant que notre accord est conclu, quand et où pourrais-je récupérer cet objet ?"

La visage de l'homme en face d'elle lui semblait finalement bien plus expressif, humain voir amical que d'habitude. Elle pouvait voir dans ses yeux qu'il ne plaisantait pas, qu'il paraissait vraiment aimé sa femme... Intéréssant... et surtout rare à Dégénérescence ou même les couples ne semblaient plus rien partager... Alix se souvenait à l'opposé de la passion qui animait ses parents, l'impatience de sa mère à retrouver son père le plus souvent possible...

Mais le policier revint bien vite à des choses pratiques, et lui demanda quand et comment il pourrait récupérer l'objet. Tout en vérifiant que la boîte à bijoux qu'elle s'apprétait à acheter n'avait pas de défault, elle réfléchissait à la demande de son interlocuteur. Elle ne voulait rien précipiter et risquer de se faire prendre... bien sûr ce n'était pas une grande faute, mais elle ne devait donner absolument aucune raison d'être suspecté.

" et bien je vais tâcher de m'en occuper le plus rapidement possible, mais malheureusement je crois que vous allez devoir faire patienter un peu votre femme... Le mieux est de se retrouver d'ici une semaine au pont de la dernière fois... " proposa-t-elle

Tout en laissant l'homme réfléchir à sa proposition, elle en profita pour se rendre au comptoir et payer le coffret. Elle demanda à la vendeuse de lui emballer, cela lui gagnera du temps car elle n'était pas en avance pour se rendre au dîner donné à l'occasion de l'anniversaire de sa grand-mère.
Enfin elle rejoignit le policier.

" alors ? est-ce que ma proposition vous convient ? " lui demanda-t-elle une fois quelle l'avait retrouver.