Rendez-vous "culturel" [libre]

Hope avait, par précaution, patienté quelques jours avant de se rendre, sur les conseils d'Alix, à la bibliothèque, s'adresser au responsable. Elle était vêtue de manière assez neutre pour une fois, chemise, veste et pantalon sombres, boots, cheveux lâchés lui descendant jusqu'aux reins.

La technologue entra dans l'imposant bâtiment qu'elle ne fréquentait pas très souvent, lui préférant généralement la médiathèque où elle pouvait trouver les équivalents des livres sous forme numérique. Elle avança dans l'allée centrale, laissant son regard s'attarder sur les rayons et les tables où des étudiants affairés étaient regroupés, des thaumaturges étaient à une table à sa gauche, et elle remarqua une table de technologues à l'extrême opposé de la salle... Logique...

Serrant dans sa main le post it se trouvant dans la poche de sa veste sur lequel était écrite la référence du livre qu'elle devait demander au responsable, "Comment notre Maire à développé la fabrique du thé dans notre ville?" (et songeant par ailleurs qu'elle aurait l'air malin si ledit responsable n'avait pas été prévenu par Alix et qu'elle se retrouve réellement avec ce livre...) Hope arriva au niveau de l'accueil. Cependant, elle ne voyait personne en dehors des bibliothécaires.

"Je peux vous aider?" dit une d'entre elles d'une voix peu engageante.
"Euh, oui, excusez-moi, je cherche le responsable..." répondit la jeune femme, un peu gênée.
La bibliothécaire, la cinquantaine bien sonnée et visiblement aimable comme une porte de prison, sembla contrariée de devoir se lever de son siège. Elle s'exécuta cependant, en ce faisant, ajouta:
"Bougez pas, je vais voir si il est là..."
"D'accord, merci..."

Un brin refroidie mais toujours impatiente, Hope s'adossa au comptoir, face à la salle mais jetant parfois quelques coups d'œil derrière elle au cas où son interlocuteur arriverait, et attendit. C'est alors que quelque chose, ou plutôt quelqu'un, attira son attention...


[HJ: sujet libre car je ne crois pas que Gabriel poste encore....]

-Oh, ce n’est pas vrai.

Mayhem secoua le pied sans arrêter de marcher, lui donnant un air tout particulièrement bête. Une gomme à mâcher c’était collé sous la semelle de ses chaussures blanches du coup, quand il la secouait dans les airs, le rose fuchsia illuminait comme… eh bien une lumière. Il décida de la laisser là pour l’instant, qu’il demanderait un mouchoir ou quelque chose du genre aux bibliothécaires. Sauf qu’à ce moment précis il était déjà trop tard.

L’autre pied d’Aretak c’était posé sur un plastique transparent laissé là par un quelconque ignorant de la propreté. À ce moment-là il passait près de la table des thaumaturges… évidemment. En essayant vainement de se rattraper, il posa la main sur une chaise. Oh, il n’accrocha pas la personne assise dessus, celle-ci étant penchée vers l’avant, mais il n’avait quand même pas l’air très content lorsque, lentement, il avait tourné la tête vers Mayhem. Ce dernier s’en alla en se confondant en excuse, réjouissant visiblement quelques personnes à la table qui gloussèrent. Mayhem marcha donc très rapidement vers le bureau des bibliothécaires en gardant la tête très basse. La confrontation n’avait jamais été le point fort d’Aretak.

- Eh, désoler mademoiselle. J’aimerais prendre ces trois livres.
- L’histoire de la FDC, L’histoire de la FDP et La politique de Dégénêrescence? Vous êtes en politique?
- Non-madame, journalisme. Y-a-t-il un problème?
- Oh non, j’espère simplement que vous ne nous préparez pas un mauvais coup.
- Eh, mais eh, non je, je ne prépare rien je, je suis juste en train de, enfin, non je, je ne fais rien de mal.
- Mouais, si vous le dites. Attendez-moi un instant mon garçon.

Oh la poisse. Mayhem ne faisait vraiment rien de mal, mais il n’arrivait jamais à répondre normalement à ce genre d’accusation. Il n’était pas connu auprès de ses professeurs comme très acquis à la cause du Maire et si la jeune femme allait appeler un d’entre eux. Mayhem avait la ferme conviction qu’il allait avoir un entretien privé sur : « Le maire est bon, vous êtes vilain! ». Ce genre de chose l’ennuyait à mourir, mais surtout, ça ferait tache sur son dossier quand il aurait fini ses études. Il était le plus doué de sa classe, mais pas encore suffisamment pour être engagé si on lui collait l’étiquette de traître. Oh si seulement Aretak savait où était sa mère, il pourrait peut-être lui demander de l’aide, mais, évidemment, retrouver une traîtresse justement, ce n’était pas quelque chose de facile. En attendant le retour de la femme, il tourna la tête vers la fille pas très loin de lui.

- J’espère pour vous que vous avez moins l’habitude de vous mettre dans de sales draps que moi. On dirait que tout ce que je fais finit par se revirer contre moi. Oh et en plus je voulais demander un mouchoir pour enlever cette stupide gomme sous mes souliers, mais j’ai oublié. Vous n’en auriez pas un par hasard?

On pouvait dire que le jeune homme qui venait d'entrer dans la bibliothèque ne passait pas inaperçu, pas à cause de quelque particularité physique remarquable, mais parce qu'il semblait le plus maladroit du monde...
Après s'être débattu avec un de ces chewing gums fluos qu'affectionnent les jeunes technologues (car quelle saveur plus exquise que ce subtil mélange d'acidifiants, de E163f, E904 et de E1202 (entre autres)?) et un morceau de plastique, s'attirant les moqueries de la table de thaumaturges, il se justifiait difficilement à la bibliothécaire sur les livres qu'il empruntait.

Cependant, en dehors de sa maladresse, Hope releva que le jeune homme était étudiant en journalisme, ce qui était une voie difficile pour peu qu'on ne se destine pas à devenir biographe du Maire... Les livres qu'il venait chercher, quant à eux, pouvaient soit dénoter un aveuglement et un fanatisme absolus, soit un désir de transparence, de s'informer et de comprendre les institutions, et vue sa voie d'études, Hope espérait sincèrement que c'était plutôt la deuxième solution...

"- J’espère pour vous que vous avez moins l’habitude de vous mettre dans de sales draps que moi. On dirait que tout ce que je fais finit par se revirer contre moi."

Hope sourit cette remarque du technologue, en effet le sort semblait s'acharner sur lui, mais on n'aimait pas beaucoup que les gens se renseignent sur les forces qui régissaient la ville au lieu de se contenter de les craindre...

"Ne vous en faites pas, ils ne sont pas très sympathiques mais ils ne vont pas vous interdire de vous documenter, c'est quand même une bibliothèque! Vous devriez peut-être juste prendre un air un peu plus sûr de vous, généralement ça leur suffit."

finit Hope avec un petit sourire d'encouragement.

"Oh et en plus je voulais demander un mouchoir pour enlever cette stupide gomme sous mes souliers, mais j’ai oublié. Vous n’en auriez pas un par hasard?"

"Oh, si, bien sûr" dit-elle en cherchant rapidement dans sa poche. Elle en sortit un paquet de mouchoirs en papiers, et en tendit un à son interlocuteur.

Alors que le jeune homme s'affairait avec la gomme sous sa chaussure, Hope décida d'engager le conversation, on ne pouvait de toute façon pas trop compter sur la rapidité des bibliothécaires qui avaient dû en profiter pour prendre une pause vu le temps qu'il leur fallait pour trouver une personne ou des livres...

"Euh, alors, comme ça, vous êtes en journalisme? Ça doit être intéressant!"

Elle finit avec un sourire, espérant ne pas déranger son interlocuteur avec sa curiosité...

Mayhem, non sans une certaines pointe de dégoût, retira la gomme de sous son soulier puis la jeta à la poubelle qui n’était qu’à un ou deux pas de là. Il remercia faiblement la jeune fille pour le conseil et le mouchoir. Surtout pour le mouchoir en faites, parce que même s’il aurait bien aimé pouvoir, il n’arrivait jamais à dégager cet air sur de soi qui était tant utile. Ce qui était ridicule puisqu’il était bien difficile de réussir en journalisme sans être un tantinet suffisant. Bon, ce n’était pas comme si réussir en journalisme était possible dans les environs. D’ailleurs, l’autre technologue sembla se questionner sur son sujet d’étude.

- Oui, effectivement, je suis en journalisme sauf que ce n’est pas aussi intéressant que j’aurais espérer. On dirait qu’il ne se passe pas grand-chose dans cette ville si on compare avec l’extérieur. J’aurais bien aimé couvrir des guerres ou ce genre de truc sauf qu’ici, le maire règne sur tout et donc, tous les sujets tournent autour de lui. Enfin, ce n’est pas que je me plaigne je, c’est que, enfin. Dison que j’aurais aimé plus d’action. Mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose hein. Il y a quand même un sujet intéressant ou deux. Sauf que je n’aurais même pas le droit de les aborder, ce qui peut –être éner… ennuyeux.

Il avait bien failli dire énervant, s’il avait fait cela et qu’il c’était trouvé devant une fervent du maire, il aurait été pendu dans l’heure qui viens. Il ne faut, après tout, jamais au grand JAMAIS dire que les lois du maire sont énervantes. Mayhem trouvait cela tiré par les cheveux. Il ne croyait pas à la méthode de contrôle du peuple que le maire avait mis en place. Selon lui, une bonne démocratie était mille fois mieu.

- Mais vous, dites moi, vous étudiez en quoi?

Après avoir enlevé la substance fluo sur sa semelle, le jeune homme remercia Hope, semblant un peu mal à l'aise, il semblait assez réservé, et après coup Hope se disait qu'elle aurait peut-être du se passer de lui donner ce conseil...

Revenu à sa hauteur, après avoir jeté le mouchoir, le technologue répondit à la question de sa congénère:
"- Oui, effectivement, je suis en journalisme sauf que ce n’est pas aussi intéressant que j’aurais espérer. On dirait qu’il ne se passe pas grand-chose dans cette ville si on compare avec l’extérieur. J’aurais bien aimé couvrir des guerres ou ce genre de truc sauf qu’ici, le maire règne sur tout et donc, tous les sujets tournent autour de lui. Enfin, ce n’est pas que je me plaigne je, c’est que, enfin. Disons que j’aurais aimé plus d’action. Mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose hein. Il y a quand même un sujet intéressant ou deux. Sauf que je n’aurais même pas le droit de les aborder, ce qui peut –être éner… ennuyeux."

Après un petit sourire gêné et un coup d'œil circulaire dans la salle pour vérifier que les propos de son interlocuteur n'avaient éveillé aucune curiosité malvenue, Hope enchaîna:
"Heu, oui, je comprends que vous soyez légèrement... frustré"

Elle hésita à lui dire clairement qu'elle était de son avis, et même à évoquer (de façon voilée bien sûr) la raison réelle de sa venue, mais la bibliothèque n'était pas un endroit approprié pour ce genre de conversation... Trop d'oreilles indiscrètes, aussi bien humaines qu'électroniques...
Par chance, le jeune homme ne s'attarda pas sur le sujet, et lui renvoya sa question.

"Euh, moi, eh bien j'étudie l'informatique, ce n'est pas très original, mais je trouve ça intéressant..."
Hope ne voyait pas trop quoi ajouter d'intéressant au sujet de sa filière, qui était choisie par nombre de technologues. Elle aurait bien ajouté que cela pouvait permettre de récolter des informations intéressantes, histoire d'attiser la curiosité du jeune homme, mais d'une part sans violer aucun code d'accès c'était faux, et d'autre part elle n'avait pas très envie de se faire arrêter pour hacking (alors qu'elle ne le pratiquait pas...)
Ainsi Hope sembla s'enliser dans son habituelle incapacité à avoir une conversation détendue avec un inconnu, quand une idée lui vint.
"Au fait, je me présente, je m'appelle Hope Whisperhill, si vous étudiez le journalisme à l'Ecole des technologues on s'est peut-être déjà croisés."
Et elle lui tendit la main avec un sourire, espérant détendre l'atmosphère...